North-Ice-Explorer, une aventure humaine

C’était en avril 2005, après dix-huit mois de préparatifs et d’entraînement, que j’embarquais avec trois amis explorateurs et nos 130 kg de fret pour rejoindre Qaanaaq, la dernière ville située au nord du Groenland, non loin du Pôle Nord.

3 jours d’avion et 3 jours de traîneau à chiens sur la banquise ont été nécessaires pour atteindre l’objectif de l’expédition, soit l’enfouissement d’un Geocairn sur le territoire ancestral de Neque (lieu Inuits situé au-delà du dernier village naturel le plus au nord de la planète).

Un Geocairn pour les générations futures

Identifiable sous forme de valise renforcée, le « Geocairn » est un contenant solide et étanche dont le rôle consiste à protéger les témoignages de notre époque (messages et objets usuels) que nous avions réunis auprès de
notre entourage, mais également auprès du public grâce aux médias.
Le contenu de ce Geocairn devrait normalement être retrouvé, en fonction de la fonte des glaces polaires, par les générations futures…

Une aventure hors du commun

Volant à bord d’un Dash-7 à 4 hélices et tirés par des traîneaux attelés jusqu’à 14 chiens, nous avons passé plus de 10 jours dans l’environnement extrême des contrées polaires, avec parfois des températures tombées à -23° (ressenties à -35° en ajoutant la vitesse et le vent). Cela dit, rien n’a pu gâcher la beauté des paysages traversés, l’immensité extraordinaire des horizons, les formes insolites qui ont été immortalisés sur les supports numériques des appareils emportés.

Mais cette aventure sera surtout marquée par les nombreux moments partagés avec les chasseurs Inuits (ou esquimaux – qui signifie « mangeurs de viande crue » en inuit). Avec intérêt et espièglerie, ils ont réussi à partager les gestes et les astuces qui remplissent la journée des
nomades, comme par exemple monter une tente sur la banquise,
extraire et casser la glace « bleue » pour obtenir une eau de qualité,
racler du poisson gelé pour se nourrir, décongeler de la viande de
phoque (celle qui sert à nourrir les chiens), prendre en main une
carabine ou faire avancer les traîneaux à l’aide d’un authentique
fouet. Les enfants de Siorapaluk ont également laissé une emprunte inoubliable, essentiellement marquée par leur accueil chaleureux.

Categories:

Tags:

Comments are closed